jeudi 12 août 2010



l'oubli a tendu ce silice

et tranché ces visages

ardent désir jeu

fore en nous





mercredi 11 août 2010


pays de singes le train des films

là sur le quai des corps

qui diffèrent

ensemble






j'ai comme pris par l'habitude

laissé un siège devant moi

l'esquisse mensonger

d'un courrier

de salon






descendre chat oblong d'oranges

marche une à une isolément

poser phalanges à terre ocre

grabat d'où tu sors

foulard de ciel

mauve





par un caprice de fleuve

qu'allait-t-il arriver

un verre

déclic détroit

je pense en absent

gorge rauque

j'ouvre langue

rouge et noire

je chante l'étrange

ligne sur les yeux





lundi 26 juillet 2010



touche épanouie

lombes du pinceau

le maître assis

le nuage rond

une bouffée d'air

sur une étendue

de coton






la terre a de mes yeux

la préférence au ciel

que je ne peux atteindre

de doigts serrés

et de ce lien constrictor

qui précède la conquête






le secret ruisselle entre les colonnes

dos à dos leurs cheveux crânes dépliés

souverainement

dans un miel de saoules langues

quelques fragments d'ongles

et de nacre

étincellent dans un bain noir

et rubis






mercredi 21 juillet 2010


la voix double

exigeante

tourbe foncée

amène

son charme

au creux

des seins








la terre est couverte de cheveux

je l'aime

et de caresse en caresse

lui prodigue mes soins

un jour

elle m'aimera elle aussi

et prendre soin

de mon coeur






mes lois viennent des arbres

je suis l'écorce de sève

la colle de la vie

le sang offert







ma terre est sensuelle

les pieds de nuages

partent du sol

fourmillent

et s'éclaircissent

au passage d'un éclair







dimanche 18 juillet 2010


avant que pluie ne vienne

j'aurais retourné la terre

étendu les cheveux

et comblé ce trou

de jonquilles

et de verts








le soleil ou la perle

je fermais les yeux

des picotements

des fleurs








je suis né

dans la sensation

du croître







la soif de l'être libre

celui qui oppose

son vouloir d'infinis

à la mesure des morts






il faudra partir

sans les couleurs

sacrifier la toile

abandonner les cadres

se chasser hors de soi

inventer les paysages

autrement

par les mots

rien que les mots

plus légers

plus libres

et marcher vers les montagnes

sans craindre

ni le froid

ni l'exil







il aurait fallu être simple

dès le commencement

au premier souffle

sortir de là et s'enfuir

déjà

ne pas se nicher

ne pas s'ouvrir

rester neutre de peau

et de langage

la route aujourd'hui

est plus dure

à reprendre

comme une revanche

comme la fin des cercles

comme un bout

expulsé des autres










vendredi 16 juillet 2010


le paravent transpirait

l'odeur de la peau

le vif des vêtements

le rouge des lampions

la pièce était vide

les murs des poutres

et de la soie

le paravent luisait

de gouttes de rêve

et cet objet et ce lieu

laissaient le coeur vide







le monde pourrait être cette somme

de mouvements d'êtres et de choses

dans un théâtre toujours plus vide

des routes vers nulle part

des bâtiments de carton

des voitures des phares

des trajets des circonstances

le monde pourrait bien

n'être que cela






mercredi 14 juillet 2010

le corps n'est pas l'identité

il semble ce loin et proche

état liquide qui nous hante

le corps est un flux

une onde de parfums

un regard une danse

une floraison

dans un léger vent

le corps n'est pas l'identité

il est le monde

qui respire
la pensée élastique

faire des bulles

des claquements d'idées

partout chaque heure

devant n'importe qui

laisser les bagages

le train-corps sensuel

traverse les paysages
ce n'est pas la marche

l'attitude normale

les hanches se relâchent

volutes et pas de vide

s'entremêlent

ce n'est pas la marche

d'un homme

attaché aux choses

ce n'est plus que cet homme

en lenteur sensuelle

qui dévale les rues

qui déroule son nuage

mardi 13 juillet 2010

le temps apparaît

sa mesure toise vide

les yeux allongés

je m'appuie contre le mur

et scrute dans la lenteur

le fracas des nuages
être en posture

l'inutile de l'apparence

j'oublie qui je voudrais être

je ne me nomme plus

les bruits des couleurs

sont maîtres

dimanche 11 juillet 2010

entre quatre morceaux de bois

à l'abri dans un courant d'ombres

j'allumais quelques bougies

le temps avait de la consistance

pour la première fois

je ne le quittais pas des yeux

sans rien imaginer d'autre

que cette flamme dans le flux
étendues

la nuque

l'herbe

tout ce bleu

de ravissements

toute cette certitude

inaccomplie

inassouvie
au-delà de toute apparence

fleurir

comme posé

entre deux couches d'eau
le soleil trop ardent

la promenade improbable

des lignes disparaissent

quelques doigts tentent

de fuir sur le sable

jeudi 8 juillet 2010

lundi 5 juillet 2010

manquent la tombe

les abeilles

les ailes blanches

citronnées

il reste sur ce pied

de lavande

un peu de vie

d'éphémères
ombre délicate

un chemin où se passe

le bonjour dans les feuilles

la senteur du tronc

jusqu'à l'autre rive

jusqu'au sommeil des yeux

dans le plein été

je traverse la fraîcheur

des murmures
j'étais sous le ciel

comme sous la paix

d'un nuage bleu

le cœur réfléchi

n'attendant au mieux

qu'un secret

dans le miel chaud

d'une saison

de vent faible

dimanche 4 juillet 2010

le papier a ses formes de silence

ses humeurs de lumière

son rythme de grain

le chant de riz

encre nue
j'avais de ce point la tendresse

un peu au-dessus de la dune

des aiguilles de pins sous les pieds

quelques grains sur la peau

et là-bas tout un bruit

dans le soleil
au fond des arbres architectes

clairière

le pont minuscule

au devant des tâches roses

éblouit

de chacune de ses planches

absentes

de chacune de ses pierres

blanches

l'espace à venir

d'une allée de cerisiers