l'oubli a tendu ce silice
et tranché ces visages
ardent désir jeu
fore en nous
pays de singes le train des films
là sur le quai des corps
qui diffèrent
ensemble
j'ai comme pris par l'habitude
laissé un siège devant moi
l'esquisse mensonger
d'un courrier
de salon
descendre chat oblong d'oranges
marche une à une isolément
poser phalanges à terre ocre
grabat d'où tu sors
foulard de ciel
mauve
par un caprice de fleuve
qu'allait-t-il arriver
un verre
déclic détroit
je pense en absent
gorge rauque
j'ouvre langue
rouge et noire
je chante l'étrange
ligne sur les yeux
déplier sur le toit
une tente
invisible
une ombre
message
l'été palpite
de trous
moudre le vent
tissu porté
de seins
ronds
tirer l'eau de l'espace
en faire un lieu
de jardins
envisageant une autre manière
de vivre
il échoua dans une lenteur
connue
touche épanouie
lombes du pinceau
le maître assis
le nuage rond
une bouffée d'air
sur une étendue
de coton
la terre a de mes yeux
la préférence au ciel
que je ne peux atteindre
de doigts serrés
et de ce lien constrictor
qui précède la conquête
le secret ruisselle entre les colonnes
dos à dos leurs cheveux crânes dépliés
souverainement
dans un miel de saoules langues
quelques fragments d'ongles
et de nacre
étincellent dans un bain noir
et rubis
la voix double
exigeante
tourbe foncée
amène
son charme
au creux
des seins
la terre est couverte de cheveux
je l'aime
et de caresse en caresse
lui prodigue mes soins
un jour
elle m'aimera elle aussi
et prendre soin
de mon coeur
mes lois viennent des arbres
je suis l'écorce de sève
la colle de la vie
le sang offert
ma terre est sensuelle
les pieds de nuages
partent du sol
fourmillent
et s'éclaircissent
au passage d'un éclair
avant que pluie ne vienne
j'aurais retourné la terre
étendu les cheveux
et comblé ce trou
de jonquilles
et de verts
le soleil ou la perle
je fermais les yeux
des picotements
des fleurs
je suis né
dans la sensation
du croître
la soif de l'être libre
celui qui oppose
son vouloir d'infinis
à la mesure des morts
il faudra partir
sans les couleurs
sacrifier la toile
abandonner les cadres
se chasser hors de soi
inventer les paysages
autrement
par les mots
rien que les mots
plus légers
plus libres
et marcher vers les montagnes
sans craindre
ni le froid
ni l'exil
il aurait fallu être simple
dès le commencement
au premier souffle
sortir de là et s'enfuir
déjà
ne pas se nicher
ne pas s'ouvrir
rester neutre de peau
et de langage
la route aujourd'hui
est plus dure
à reprendre
comme une revanche
comme la fin des cercles
comme un bout
expulsé des autres
le paravent transpirait
l'odeur de la peau
le vif des vêtements
le rouge des lampions
la pièce était vide
les murs des poutres
et de la soie
le paravent luisait
de gouttes de rêve
et cet objet et ce lieu
laissaient le coeur vide
le monde pourrait être cette somme
de mouvements d'êtres et de choses
dans un théâtre toujours plus vide
des routes vers nulle part
des bâtiments de carton
des voitures des phares
des trajets des circonstances
le monde pourrait bien
n'être que cela